Jacques-Louis David

David est une figure imposante. Considéré comme le père de l'École française, vénéré pour avoir insufflé une nouvelle vie à la peinture, il a produit des images qui habitent encore aujourd'hui l'imaginaire collectif : de La Mort de Marat à Napoléon franchissant les Alpes et Le Sacre de Napoléon, ses peintures sont le filtre à travers lequel nous imaginons les grands moments de la Révolution française et de l'Empire napoléonien, tandis que ses portraits font revivre la société de cette époque.

Pour marquer le bicentenaire de sa mort en exil à Bruxelles en 1825, le Musée du Louvre propose une nouvelle perspective sur une figure et un corpus d'une richesse et d'une diversité extraordinaires. L'exposition met en lumière la force inventive et le pouvoir expressif de l'art de Jacques-Louis David (1748–1825), dont les peintures sont plus intensément chargées de sentiment que ne le suggère leur rigueur extrême.

L'exposition couvre la longue carrière d'un artiste qui a été témoin de six régimes politiques différents et a activement participé à la Révolution française. Elle rassemble 100 œuvres en prêt spécial, dont le Serment du Jeu de paume, imposant et incomplet (Château de Versailles, prêt à long terme du Musée du Louvre), et la version originale de son chef-d'œuvre, la célèbre Mort de Marat (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles).

Un projet d'une telle ambition ne pouvait être entrepris qu'au Louvre, qui détient la plus grande collection existante de peintures et de dessins de l'artiste – y compris, en premier lieu, ses très grandes toiles. La dernière grande exposition monographique consacrée à David s'est tenue au Louvre et au Château de Versailles en 1989 pour les commémorations du bicentenaire de la Révolution française.

Enrichie par les recherches menées au cours des trois décennies suivantes, l'exposition de 2025 présentera une nouvelle enquête révélant la richesse sans précédent du parcours de David, combinant activité artistique et politique. En effet, plus qu'un simple artiste observant cette période formatrice de l'histoire française, couvrant les années 1748–1825, il a cherché à être un acteur social de premier plan.

L'importance du peintre était sans égale à son époque, pour son influence artistique à l'échelle européenne, ainsi que pour les hautes fonctions politiques qu'il a occupées en 1793–1794 aux côtés de Robespierre, pour lesquelles il a subi les conséquences en tant qu'exilé politique après la chute de Napoléon.